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J. Phys. III France
Volume 2, Numéro 4, April 1992
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Page(s) | 679 - 699 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jp3:1992153 |
J. Phys. III France 2 (1992) 679-699
Comportement de frittés et de films d'oxyde de titane en présence d'atmosphères gazeuses, hors équilibre thermodynamique, en régime stationnaire ; application aux capteurs résistifs d'oxygène
R. Jerisian, J. Gautron and J. P. LoupLaboratoire de Physique Electronique et Thermodynamique des Oxydes, UFR Sciences et Techniques, Parc de Grandmont, 37200 Tours, France
(Reçu le 30 novembre 1990, révisé le 25 octobre 1991, accepté le 27 décembre 1991)
Abstract
Oxygen resistive titanium dioxide sensors are useful to control combustion but their studies raise
fundamental problems. The non-stoichiometry of titanium dioxide is studied in the 870-1 100 K
temperature range by using, out of equilibrium, gas mixture flow of CO, CO
2, O
2 and Ar. The
electrical resistance of sintered samples (dense or porous) or films is measured in steady-state
conditions as a function of th gaz flow rate. The deviation to equilibrium increases with the flow
rate. The sample resistance is a function of the flow rate, oxygen partial pressure, temperature and
microstructure of the specimen. The sensitivity to oxygen is increased by fast oxygen diffusion
through the bulk creating a potential barrier at the surface of the grains. Under oxidizing
conditions at 870 K, a bulk mechanism determines the resistance variation which is proportional to
. If reducing conditions are applied, in the same conditions of temperature, the oxide develops a bulk non-stoichiometry which
is controlled by the redox couple CO/CO
2 assuming thermodynamical equilibrium. However the large number of conducting electrons favors an oxygen chemisorption, creating
potential barriers at the surface of the grains. Accordingly the film resistance is a
function. The surface potential and coverage rate are calculated through several theoretical models ; their comparison allows
to conclude in a relatively slow diffusion of oxygen vacancies at 870 K. At 1 100 K, the gaz mixture is rather close to thermodynamical
equilibrium : in oxidizing medium the sample is equilibrated with oxygen, under CO/CO
2 reducing conditions film sensors are only sensitive to oxygen traces.
Résumé
La non-stoechiométrie de l'oxyde de titane est étudiée, dans le domaine de température
870-1 100 K, en présence d'atmosphères hors équilibre thermodynamique, composées de CO,
CO
2, O
2, Ar. La résistance électrique de différentes structures massives, poreuses ou
en couches est mesurée, en régime stationnaire, en fonction du débit des gaz ; ces
atmosphères sont d'autant plus éloignées de l'équilibre que le débit est élevé. On
montre que les variations de résistance des échantillons, en fonction du débit, dépendent du
domaine de pression partielle d'oxygène, de la température et de la structure des
échantillons. La sensibilité à l'oxygène est accrue par un morphologie qui, à l'échelle
macroscopique, favorise la diffusion de l'oxygène et qui, à l'échelle microscopique, permet la
création de barrière de potentiel aux joints de grains. En milieu oxydant, à 870 K, un
mécanisme de volume qui met en jeu la cinétique des échanges avec la phase gazeuse,
détermine une variation de résistance en
. En milieu réducteur,
à la même température, la non-stoechiométrie en volume de l'oxyde est fixée par le
couple redox CO/CO
2 comme si l'atmosphère était en équilibre thermodynamique. Mais
l'abondance des électrons de conduction, favorise la chimisorption de l'oxygène qui contrôle
la résistance des couches selon une loi en
en créant des barrières de
potentiel à la surface des grains. Des modèles, permettant le calcul du potentiel de surface
ainsi que du taux de recouvrement, sont développés ; la comparaison des modèles indique une
diffusion relativement lente des lacunes d'oxygène à 870 K. A 1 100 K, l'atmosphère tend à
être à l'équilibre thermodynamique : i) en atmosphère oxydante, tous les capteurs sont en
équilibre avec la pression partielle d'oxygène ; ii) en atmosphère réductrice, dominée par
le couple redox CO/CO
2, seules les couches sont sensibles à la présence de traces
d'oxygène.
© Les Editions de Physique 1992